Respirer, c’est vivre et pour les chevaux, un système respiratoire sain est essentiel non seulement à la survie, mais aussi à la performance et au bien-être général. Pourtant, les problèmes respiratoires sont fréquents chez les chevaux et se développent souvent de manière insidieuse, ce qui les rendent faciles à négliger jusqu’à ce qu’ils aient un impact sur l’entraînement ou le confort quotidien.
En tant que propriétaire de cheval, savoir quoi observer et comment réagir peut faire toute la différence.
Quels sont les symptômes typiques des problèmes respiratoires chez le cheval ?
La détection précoce est essentielle. Soyez attentif aux signes suivants :
1. Toux

- Une toux occasionnelle n’est pas toujours problématique.
- Une toux fréquente, sèche ou persistante, en particulier à l’effort, peut indiquer une inflammation ou une irritation des voies respiratoires.
- Une toux grasse ou « productive » peut signaler une infection.
2. Une respiration lente ou bruyante
- Soyez attentif aux sifflements, aux bruits de cliquetis ou de râles.
- Des naseaux dilatés ou un effort visible pour respirer — en particulier au repos — sont des signes d’alerte importants.
3. Fréquence respiratoire augmentée
- Un cheval adulte en bonne santé respire environ 8 à 16 fois par minute au repos.
- S’il respire plus rapidement au repos ou si sa respiration ne revient pas à la normale après l’effort, cela peut être un signe d’alerte.

4. Écoulement nasal
- Un écoulement clair est fréquent en cas d’allergies ou d’irritation légère.
- Un mucus épais, jaune ou vert peut indiquer une infection bactérienne ou un problème plus grave comme une pneumonie.
5. Effort de poussée abdominale
- Dans les cas chroniques, on peut observer une ligne musculaire visible le long de l’abdomen, due à un effort accru lors de l’expiration — un signe classique de l’asthme équin ou du RAO (obstruction récurrente des voies respiratoires).

6. Intolérance à l’effort
- Si votre cheval a du mal avec un travail léger, se fatigue rapidement ou refuse d’avancer, cela peut être lié à un apport insuffisant en oxygène.
Quelles sont les causes les plus courantes des maladies respiratoires ?
Certaines causes sont saisonnières, d’autres sont d’origine environnementale ou infectieuse. Les principales incluent :
Facteurs environnementaux
- Poussière provenant de la litière, du foin ou du sol de la carrière
- Foin moisi ou de mauvaise qualité
- Vapeurs d’ammoniac issues de l’urine dans des écuries mal entretenues
- Fumée, risque d’incendies de forêt ou mauvaise qualité de l’air
Allergies et maladies chroniques
- Obstruction récurrente des voies respiratoires (RAO) – autrefois appelée « toux chronique »
- Maladie inflammatoire des voies respiratoires (IAD) – touche les jeunes chevaux, souvent de manière subclinique
- Asthme équin – terme générique regroupant les affections respiratoires chroniques
Infections
- Grippe équine, gourme et rhinopneumonie (EHV)
- Bronchite bactérienne ou pneumonie
Ce que vous pouvez faire : prévention et gestion
Vous ne pouvez pas tout contrôler, mais une bonne gestion permet de réduire considérablement les risques :
Environnement de l’écurie
- Assurez une bonne ventilation — évitez de fermer les fenêtres trop hermétiquement en hiver
- Évitez la litière en accumulation et privilégiez des alternatives sans poussière (par ex. granulés de bois, papier ou tapis en caoutchouc)
- Retirez quotidiennement le fumier et la litière humide pour limiter les émanations d’ammoniac.

Gestion de l’alimentation
- Utilisez un système de vapeur pour le foin (comme Haygain) afin de réduire la poussière et les allergènes
- Évitez de suspendre le foin à hauteur de tête — cela favorise l’inhalation de particules
- Envisagez l’ensilage de foin (foin préfané) si nécessaire
Évaluation vétérinaire
- N’attendez pas. Les problèmes chroniques peuvent s’aggraver sans diagnostic approprié.
- Votre vétérinaire pourra recommander :
- Une endoscopie ou un lavage bronchoalvéolaire
- Une thérapie par nébulisation
- Des tests d’allergies environnementales
- Des médicaments anti-inflammatoires
Thérapies de soutien

- Les inhalateurs ou nébuliseurs (par ex. Flexineb) permettent d’administrer les médicaments directement dans les poumons
- La thérapie par le sel (halothérapie) est à l’étude pour ses effets bénéfiques dans les cas chroniques
Quand appeler le vétérinaire en urgence ?
- Difficultés respiratoires soudaines
- Écoulement nasal épais accompagné de fièvre
- Respiration laborieuse au repos
- Refus de bouger ou de manger combiné à l’un des symptômes ci-dessus
Conclusion
Votre cheval ne peut pas vous dire quand il a du mal à respirer — mais son corps, lui, le peut.
En reconnaissant les signes subtils dès le début et en adaptant l’environnement, l’alimentation et les soins, vous pouvez souvent prévenir ou gérer les problèmes respiratoires avant qu’ils ne s’aggravent.
Restez vigilant. Restez informé. Et en cas de doute, consultez toujours votre vétérinaire.