Première partie de notre série sur la santé respiratoire équine
La toux chez le cheval est l’un de ces symptômes qui peuvent paraître anodins… jusqu’à ce qu’ils ne le soient plus. Qu’il s’agisse d’une toux sèche isolée ou d’une toux persistante, les propriétaires se demandent souvent : est-ce seulement de la poussière ? Une allergie ? Quelque chose de contagieux ? Dois-je m’en inquiéter ?
Nous consacrons toute une série à vous apporter des réponses claires et pratiques. En trois volets, nous explorerons la question :
- Quelles sont les causes de la toux chez le cheval et comment reconnaître les signaux d’alerte
 - Que faire si votre cheval commence à tousser et quand appeler le vétérinaire
 - Comment prévenir la toux, traiter les maladies respiratoires chroniques et préserver la santé à long terme
 
Dans ce premier article, nous abordons les bases :
- Pourquoi la toux doit toujours être prise au sérieux
 - Comment fonctionne le réflexe de toux chez le cheval
 - Les causes les plus fréquentes de la toux et ce qu’elles signifient
 
Que votre cheval vienne de commencer à tousser ou qu’il souffre déjà d’une maladie respiratoire diagnostiquée, cette série est faite pour vous.
Commençons par ce que signifie réellement une toux.
Qu’est-ce qu’une toux chez le cheval, exactement ?
La toux est le moyen dont l’organisme dispose pour dégager les voies respiratoires. Il s’agit d’un réflexe de protection qui sert à expulser des irritants, du mucus ou des agents pathogènes de l’arbre respiratoire. Chez le cheval, comme chez l’humain, une toux occasionnelle et isolée peut être anodine. Mais une toux répétée ou persistante indique presque toujours un problème sous-jacent.
Deux grands types de toux à connaître
- Toux sèche (non productive)
- Son court et rauque, sans écoulement nasal.
 - Peut indiquer une irritation, une allergie ou un début d’inflammation.
 - Survient souvent en environnement poussiéreux ou à l’effort.
 
 - Toux grasse (productive)
- Son plus profond, souvent accompagné de déglutition ou d’un écoulement nasal.
 - Peut indiquer une production de mucus liée à une infection ou à une maladie respiratoire chronique.
 - Si elle persiste, une prise en charge vétérinaire est indispensable.
 
 

Point important à retenir :
Même si la toux paraît « insignifiante », elle signifie que les voies respiratoires de votre cheval luttent contre quelque chose. Ne l’ignorez pas !
Quelles sont les causes possibles de la toux et comment les distinguer ?
Toutes les toux ne se valent pas — et leurs causes non plus. Connaître le déclencheur probable vous aide à réagir correctement. Voici les causes les plus fréquentes chez le cheval et comment les reconnaître :
1️⃣ Irritation dûe à l’environnement
Cause : foin poussiéreux, mauvaise ventilation, changement de litière, fumée, dépôt d’ammoniaque (urine) au box.
Signes :
- Toux sèche, souvent au début de l’exercice ou pendant le repas de foin.
 - Pas de fièvre ni d’écoulement nasal.
 - Disparaît lorsque le cheval sort ou respire un air propre.
 

Que faire :
- Améliorer l’aération.
 - Tremper ou napariser/steam le foin (foin à la vapeur).
 - Changer pour une litière peu poussiéreuse.
 - Surveiller l’évolution.
 
2️⃣Infection virale (p. ex. grippe équine, herpès équin/EHV)
Cause : contamination par d’autres chevaux — concours, écuries fréquentées.
Signes :
- Début brutal de la toux.
 - Écoulement nasal clair.
 - Fièvre, léthargie, ganglions parfois gonflés.
 
Que faire :
- Isoler le cheval.
 - Contacter le vétérinaire.
 - Soins de soutien et repos.
 

3️⃣ Infection bactérienne (p. ex. gourme, pneumonie)
Cause : souvent secondaire à une infection virale ou à l’inhalation d’un corps étranger.
Signes :
- Toux grasse, productive.
 - Écoulement nasal jaune/vert.
 - Fièvre, baisse d’appétit.
 - Parfois respiration rapide.
 
Que faire :
- Examen vétérinaire.
 - Antibiothérapie si nécessaire.
 - Surveillance étroite.
 

4️⃣Asthme équin (RAO, IAD)
Cause : inflammation chronique liée aux allergènes (moisissures, poussières, pollens).
Signes :
- Toux fréquente, sèche ou humide.
 - Pire au box ou en été (asthme associé au pâturage).
 - Intolérance à l’effort, souffle/évasement des naseaux.
 - Sans fièvre le plus souvent.
 

Que faire :
- Gestion de l’environnement (la réduction des poussières est la clé).
 - Inhalation/nébulisation ou corticostéroïdes.
 - Plan de suivi avec le vétérinaire.
 
5️⃣ Parasites (p. ex. strongles pulmonaires – rare)
Cause : migration parasitaire dans les poumons, surtout chez jeunes chevaux ou au pâturage (contact avec ânes).
Signes :
- Toux intermittente, parfois discrète.
 - Souvent sans fièvre.
 
Que faire :
- Coproscopie.
 - Vermifugation selon les indications du vétérinaire.
 

6️⃣ Mucus résiduel après repos ou changement de météo
Cause : accumulation de mucus lors d’un repos au box ou par froid/humidité.
Signes :
- Légère toux à la mise en route.
 - Aucun autre signe clinique.
 

Que faire :
- Allonger l’échauffement.
 - Assurer suffisamment d’exercice.
 - Observer une éventuelle amélioration en quelques jours.
 
Résumé
La toux chez le cheval n’est jamais à balayer d’un revers de main. Même légère ou occasionnelle, elle peut être le premier signe d’irritation, d’infection ou d’une maladie respiratoire débutante. Comprendre le mécanisme de la toux et ses causes possibles vous met un pas en avance pour protéger la santé à long terme de votre cheval.
Dans cette première partie, nous avons vu :
- Pourquoi il ne faut jamais ignorer la toux.
 - Comment reconnaître les différents types de toux.
 - Quelles sont les causes les plus courantes — de la poussière aux maladies.
 
👉 À suivre : Que faire si votre cheval tousse ?
Dans la Partie 2, nous verrons :
- Les premiers gestes à adopter dès les premières quintes.
 - Quand appeler le vétérinaire.
 - À quoi ressemble un diagnostic complet.
 - Quelles options de traitement sont réellement efficaces.
 
Restez à l’écoute et suivez-nous sur Instagram ou Facebook pour plus de conseils.
Faisons équipe pour que votre cheval respire mieux.
